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Consacré à la rédaction de souvenirs Légion

LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS (20)

Publié le 23 Août 2013 par LAHUPPE

LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS (20)

Périple

_______________________«Quatorzième bouton»

Tout aurait été cependant, pour le mieux dans le meilleur des mondes,

si le commandant ne m'avait appris, n'avoir reçu aucun ordre, au sujet de mon « éventuel » retour au PC régimentaire.

Savait-on seulement où se trouvait le 5ème Étranger, donné au moment même pour avoir quitté son cantonnement de Béni Ounif ?

Comme l'Armée ne manque pas de ressources, autant la maîtrise des situations imprévues ne lui est pas inhabituelle - d'où venait l'information ? - Satisfaits - me dit-on encore - de ma prestation durant le mois qui vient de s'écouler .. et entendant me récompenser . . . (sic) - Quoi de plus normal pour un militaire, qu'une permission exceptionnelle ! - on me propose de profiter d'un vol effectuant le tour du Sahara; et qui me permettra de découvrir les oasis.

Roulez carrosse . . .

Tambour battant, me voici reprendre la route de l'aérodrome, où un DC3 - le fameux Dakota de la guerre de Corée - avion à tout faire des années 40, et au-delà, puisqu'on le retrouvera dans ces conflits ultérieurs - attend ses passagers récompensés pour motifs divers donc ... et dont nous ne saurons jamais très exactement la teneur. . .

. . . Passagers que sont :

- Un commandant dont j'ai oublié les «couleurs» ... entendez la provenance . . .

- Un lieutenant au demeurant d'un embonpoint certain

{Qui du fait, a marqué un peu plus ma mémoire, et fera que lorsque l'heure sera venue de sangler un parachute, lors des grandes manœuvres d'un bataillon aéroporté, auxquelles nous pourrons assister à la fin de notre périple - mais nous anticipons - il lui sera carrément impossible de boucler son harnais. . .)

... et votre serviteur de plus en plus perplexe sur son sort ... encore que l'on connaisse des situations moins enviables !

Nous montons dans l'avion ... vide d'occupants ... (perplexité accompagnant toujours) - pour nous asseoir à l'avant de l'appareil, en un réflexe naturel d'hommes disciplinés; où nous patientons, tout en faisant connaissance.

Lorsque me vient aux oreilles un bruit insolite, en provenance de l'arrière. . .

Je suis au plus près de l'allée centrale, et me penche pour jeter un coup d'œil par dessus mon épaule, afin de me renseigner sur sa nature.

Quelle n'est pas ma surprise d'apercevoir des képis étoiles. Trois en l'occurrence, dont les porteurs vont s'asseoir derechef, semblant ne pas avoir remarqué notre présence.

J'informe - avec une mine de circonstance, presque de conspirateur; et suivant la voie hiérarchique - le commandant assis près du hublot...

A peine en ai-je terminé avec la transmission de l'information, que je suis surpris par la présence à mes côtés, d'un des généraux aperçus quelques instants auparavant; lequel me dévisage sans aménité, et paraît lui aussi - c'est le moins que l'on puisse dire ! - pour le moins étonné - mais c'est bien lui le Général ! -, de nous découvrir céans, alors qu'il se rendait aux toilettes; ne pensant manifestement pas trouver - ce que nous réaliserons par la suite - la carlingue occupée.

Est-ce dans ce genre de circonstance que les moins élevés en grade, se trouvent toujours tenus de justifier vis a vis de là ... hiérarchie ?

Truisme !

Me voici interpellé « manu militari » si l'on peut dire, par le « brigadier » qu 'il est, sur le motif de notre présence dans les lieux; autant qu'il nous apprend incidemment, que l'avion dans lequel nous nous trouvons, se trouve exclusivement affecté au seul profit de cette tournée d'inspection de généraux d'intendance; dont il fait partie bien sûr etc etc ...

(sic transit à nouveau ... et quid de notre présence ... effectivement !)

Un vieil instinct atavique sans doute - réflexe irrépressible et venu d'une lointaine origine, sinon d'une « antique programmation » comme disait Tresmontant - De quoi me serais-je autrement mêlé ? - me voici me tourner tel un automate, vers mon voisin - N'est-il pas mon supérieur en grade ? -, pour « dériver » la question qui m'est d'emblée adressée, et à laquelle d'ailleurs j'aurais été bien en peine de répondre ...

Que faisais-je là effectivement ?

Mystère et boule de gomme et zut pour le formalisme et le protocole !

(Dois-je préciser - autre impondérable du temps - qu'à cet instant, l'avion a pris son envol ... Information mineure si tant est - mais malgré tout d'importance; car au train où semblait se dérouler les choses - au moins, se présenter - il est certain qu'avec le problème ultérieur de parachute évoqué ci-dessus - nous aurions pu avoir de très gros ennuis, à descendre en marche ! - le lieutenant, en particulier ... - et quelle mauvaise chute effective à notre histoire ! - en plus de l'illégalité supposée de notre situation.)

- «Incroyable ... insupportable - inadmissible - de voir à quel point les ordres se trouvaient mal interprétés ...» etc etc ...

... nous semblait-il entendre, de ce qui nous paraissait malgré tout, venir de très loin; par delà le bruits des moteurs au moins ...

Que vouliez-vous que nous fissions (nucléaire en prime ... voir ci-après !) ... le commandant, le lieutenant donc, et moi-même ...

J'avais déjà vu des hommes penauds dans ma vie ... mais à ce point !

M'enfln !

Puisque nous étions montés ... et en route pour Regane - Deuxième surprise de ce qui nous était aussi annoncé, et que nous ignorions totalement encore quelques instants auparavant -.. quelques mille kilomètres plus au sud qui plus est, de destination !

Nous restâmes assis ... chacun sur notre quant à soi, tout le reste du trajet ... sans doute bénéfique de réflexion pour les généraux, que ce temps passé à, puisqu'ils nous apprirent vers la fin du vol... qu'ils nous laisseraient sur place, pour continuer seuls leur voyage...

Me reste comme souvenir de ce trajet, au demeurant assez monotone ... quelques vues d'altitude magnifique sur l'erg; des 3 ou 4000 mètres auxquels nous effectuâmes le parcours.

C'est notre arrivée à Regane, qui nous distraira de nous interroger plus longtemps sur notre proche avenir, lorsque troisième surprise et non des moindres ... un «sans fil » ayant été envoyé durant le vol, au général commandant la base ... celui-ci - inimaginable - nous accueille au bas de la passerelle, pour nous souhaiter la bienvenue; en nous disant tout le plaisir qu'il a de voir - authentique - débarquer un légionnaire sur le site ...

Rendez-vous se trouve fixé au lendemain matin - je suis dépassé par les événements- ... aux fins de nous faire découvrir un gisement de dinosaures dans le Tanezrouft...

(Vous êtes autorisés à faire silence et retirer vos casquettes !)

Éberlués Sommes-nous - à peine sorti du régime de douche écossaise - par l'incroyable accueil réservé ...

Me revient effectivement (le commandant était-il présent - Je n'en suis plus absolument certain - prudent était-il, de se faire tout petit - n'a-t'il pas plus à perdre ?), que nous serons réveillés le lieutenant et moi-même, le lendemain, aux aurores, par le général ... et Madame.

Fut-ce elle, qui justifia et fournit la bonne excuse, à ce périple que nous effectuâmes ensuite ?

Qui ne serait pas improbable; hormis, avec le recul, sa présence incompréhensible en ces lieux !

Nous partîmes à deux comand-cars, plein est, sur cette piste de Bidon V dont je rêvais étant enfant; retrouvant intacte cette admiration - émotion - qui était la mienne - résidant alors, au 2ème du 76 rue Lemercier - d'un logement au demeurant, très simple - mon père commençait sa carrière à la Banque de France, rue Croix des Petits Champs, venant « de sa province » comme on disait - au découvert chez un Colonel Godart, habitant au 3ème - et Madame -, de ces cuivres, cuirs, ébènes, ivoires, tableaux céruléens ... ainsi que bibliothèque fournie en livres d'épopée... - et redondant maintenant - cette émotion - celle qui m'avait déjà saisi à Colomb Bechar lors de l'invitation de la 4ème CSPLE

Nous effectuerons une quarantaine de kilomètres sur cette table résolument rase - absolument rase ! -, où la piste ne se trouve balisée - et « fixée » - que de bidons échelonnés tous les 2 ou 300 mètres ... (pour qu'on en reconnaisse la direction générale - n'en perde surtout pas la trace, par vents de sable...)

La température vers les dix heures du matin est à ce point élevée, qu'ayant stoppé pour faire le point; et en profitant au moins pour satisfaire un besoin élémentaire (avec bien du mal à sauvegarder ma pudeur ... laquelle m'amènera à m'éloigner sur l'arrière du véhicule, d'une cinquantaine de mètres - quand même /), je serais saisi d'une soudaine angoisse ... - malaise ? - dans ce silence où le sang commence à bouillir aux oreilles - Me souvenant de cette espèce d'obscurité aperçue, ou perçue comme telle, dans le ciel, vers l'horizon opposé au soleil, en train de monter à son zénith, au moment où la chaleur devient de plus en plus intolérable.

C'est le général qui nous montrera, lors de cet arrêt, ce « véritable » mirage sur notre arrière, où l'image de la base, quittée d'une heure, se trouve renversée dans le ciel et vibre dans l'air chaud ...

Nous continuerons encore sur quelques dizaines de kilomètres notre périple, pour infléchir le trajet plein sud .. et nous retrouver au bord d'un effondrement spectaculaire du terrain - cassure se poursuivant, sur une distance à ce point conséquente, qu'elle se perd à l'horizon dans les vibrations de l'air chaud -, comme si nous arrivons en bordure de falaise du bord de mer - falaise de plus de cent vingt mètres ! , hormis l'absence d'eau, encore que par endroit donnant l'illusion de sa présence, avec le miroitement de plaques de sel, témoignant de l'existence primitive (!), d'un océan originel.

(Il nous sera confirmé les jours suivant - qui ne sera pas la moindre de nos surprises - la présence effective et par endroits de cette eau, sous forme de nappes phréatiques; accumulée à peine trois mètres sous la surface; comme en témoigne au pied de la base elle-même, la présence d'une oasis exubérante...)

Les deux véhicules vont stopper au bord de la faille. Le Général nous donne l'exemple, qui mettra pied à terre avec son épouse, et s'engagera dans la pente, au milieu de l'éboulis de roches effritées.

C'est avec le recul - et visionnant récemment les photographies de l'époque - que je remarquerai - qui m'avait échappé au moment où - le dessin caractéristique dans le sable en contrebas, de ce squelette de quatre à cinq mètres avec les cotes étalées de part et d'autre de la colonne vertébrale; beaucoup moins évident à reconnaître, à proximité immédiate; où les os fossilisés ont pris l'apparence et couleur de la pierre environnante.

Je ramasserai deux ou trois fragments de vertèbre et quelques morceaux de roche portant les empreintes de coquillages de plus de 200 millions d'années ... n'étant pas sûr par la suite, de n'avoir point été « envahi » par le fantôme de la bête, laquelle me hantera dans un moment de dépression, où je la dessinerai « criante » de vérité sous les yeux ébahis d'un camarade fréquenté lors d'un stage ultérieur, une fois rentré en France.

Comment sommes-nous rentrés sur le centre administratif de ce premier point zéro de la bombe française ?

Je n'ai pas conservé la mémoire du trajet de retour ... me reste d'avoir rendu - tradition obligeant - au moins une visite de courtoisie à la CSPLE chargée de la protection du périmètre de la base ... (Etait-ce la deuxième, seulement commandée par un lieutenant et son adjoint de même grade, et seuls officiers)

A nouveau cette émotion au découvert du cantonnement fortifié, ici sans équivoque de parpaings communs pour en troubler l'ordonnance; très bas, linéaire et crénelé dans le style des ksars du grand sud construits en terre ocre rouge. ... et tout à fait dans la note des images de cartes postales du temps.

Nous arrivons en fin de semaine, où nous apprenons avoir une possibilité de regagner le nord le lundi suivant, avec l'avion de liaison; hormis qu'il fasse le ... tour par - mais le chose n'était-elle pas prévue au départ ? - ... Fort Flatters .. Ouargla ... Touggourt ... Hassi Messaoud ... Laghouat ... (Nous manquerons Ghardaïa !) ... puis Boufarik-Blida ... où nous aurons - nous dit-on - plus de chance de retrouver une liaison avec l'ouest...

Et pour la peine ... Allez ... foin d'austérité, je veux dire d'avarice ... le Général a prévu une soirée d'adieu - Qui comporte en soi, un brin d'exagération de ma part la déclaration ... Encore que ! - Soirée du samedi soir comme la fièvre du même jour - ... ne suis-je pas assis entre la Générale et ... « La Maréchale » - Pas loin de « Madame Sans-Gène » en fait - tel vaudeville cocasse, bon enfant malgré tout, et mauresque vu le cadre ... nocturne de surcroît.

Au milieu de jardins ... odorants ...

(Celui qui s'étonnera de la description devra revoir sa copie ... jardins présents il y avait à Régane - avec cette eau souterraine qu'il suffisait de pomper et comme j'aurai l'occasion de les ... visiter avec ma voisine « la maréchale »)

Mais de qui s'agit-elle ?

INTERLUDE

Pas facile de reprendre la plume après quelques jours d'interruption - Long silence incontestablement, dû à une promenade effectuée en Belgique et Hollande, alors que jusqu'à maintenant les chapitres - si chapitre est le mot qui convient ! - qui précédaient sur la « Toile », se trouvaient rédigés depuis déjà un ... bon moment...

... et qu'il me faut désormais reprendre mon ouvrage; remettre sur le métier comme on dit

Au point que pour me faciliter la chose, c'est à dire ... écrire sans trop de problèmes la suite de mes pérégrination - j'ai eu un instant l'intention - façon de parler - car ce qui est dit, est dit; ou écrit, écrit -, de revoir le titre de ce livre virtuel, et l'intituler (il m'a fallu chercher ce matin au réveil ce qui conviendrait le mieux):

... Non pas - même pas, « Chronique du temps passé » - mais « Chronique du temps qui passe»...

D'autant le constat d'absence de réactions ... - commentaires en fait - que je supposais il y a encore peu ! - à propos de ma prose, et qui m'apparaissait révélateur; où je finissais par me demander si le jeu en valait la chandelle.

Avant bien sûr que revenir sur le site ... et découvert ces appréciations très élogieuses, dont je remercie chaleureusement leurs auteurs ...

Mais qui fait malgré tout que je me demande maintenant, comment continuer à honorer de leur gentillesse ces inconditionnels de la Légion, qui plus est, avec toujours autant de ... faconde; je n'ose dire talent !

Écrivant depuis un certain nombre d'années ... je veux dire à nouveau ... un nombre d'années certain ... je pense être assez sûr de moi... mais sait-on jamais !

Un peu comme quelqu'un qui aurait le sentiment de rendre service, distraire au moins, à ne pas raconter trop de bêtises !

(En somme ... et continuant d'espérer comme on dit... Je veux dire « en fin de compte»... puisque de toute façon - dans ce monde où il faut tout expliquer - et « en somme », pouvant prêter à confusion ... de comprendre « en dormant » - mais je plaisante ! -, encore qu'il soit sûr qu'en dormant... on rêve ... et le rêve faisant partie de l'espérance ...à quoi bon avoir de tels doutes - sinon états d'âme - sur l'utilité ou pas, de ce qu'on est en train d'écrire...

... Et Devos revisité pour moins ... c'est sûr !

Vous me suivez toujours ?

... Je joue sur les mots incontestablement ... et si vous pensiez que l'écriture était un travail de forçat ou tâcheron, voilà de quoi vous rassurer ou convaincre du contraire ...

je m'amuse bien sûr, et répète - C'est mon quart d'heure folklorique et/ou colonial...

Et puis, nous ne sommes pas tous fait de la même manière - matière... si !

Je veux dire encore : « Nous ne sommes pas tous pareils »... qui est une quasi évidence - certitude en fait - Tant il le faut bien pour vivre !

C'est saint Paul qui disait que « Tout ce qui n'est pas certitude absolue est péché ».

Non pas que je veuille absolument faire référence à la religion évidemment ... Mais cette pensée du saint homme - tout laïque que nous sommes ! - ... ne donnerait-elle pas - ne devrait-elle pas nous inciter - plus souvent à réfléchir ... dans ce monde cultivant une sérieuse propension à tout relativiser.

A chacun ses talents (C'est dans la Bible, cette " parabole des talents " justement ...et le texte auquel je fais allusion) ... au moins de quoi redonner du courage à quiconque en aurait besoin, et rendre un peu plus modeste, ceux qui croiraient les posséder ces talents dont je parle ... même à juste raison par conséquent.

Paradoxe !

Et puis « Chronique du temps qui passe » .....

ça permettrait peut-être de parler un peu plus - chaque jour qui plus est -, et ne pas avoir à se prendre la tête dans les mains ...

Enfin chaque jour, si l'on veut - ... A l'inspiration en quelque sorte; comme on parlerait de la pluie et du beau temps .. - Déjà ça par conséquent...

De dire quelque chose ... même n'importe quoi ... Au risque donc - de se faire engueu... ler par n'importe qui - à sortir du sujet à tous instants ... en plus ... peut-être bien toujours ..

Mais « moutons » il était bien question .. .et j'avais envie d'en terminer avec eux...... pour ne parler que des « brebis » en somme (le fameux « en somme » !)

(Brebis qui sont aussi dans la Bible ... je stoppe ici - de peur de me faire accuser de dériver sans cesse ...)

Dans la Bible - « Ce grand Livre d'air et de vent » - Qui est déjà ça .',. et donne de la marge ! - où l'on parle de « brebis fidèles » et de « paix à mes brebis »... qui n'est quand même, pas si mal !)

Un moment de silence pour récupérer ...

Et interlude toujours....

Il y quelques jours - une huitaine précisément - après parlé de Almo

En fait je persiste et je signe, surtout grâce à des camarades fréquentés ultérieurement - et je pense en particulier à deux d'entre eux - l'un malheureusement décédé un peu prématurément -.. qui m'appelait - un peu de prétention à le dire malgré fout - "Le Vieux" ... après mon élection comme président de l'Amicale des Anciens Légionnaire du Nord - et qui m'expliquait que, de toute façon, je n'étais pas devenu président par hasard, autant effectivement les trente cinq années d'Amicale qui avait précédé y contribuaient ... Même si départ, là aussi prématuré, de mes prédécesseurs, facilitant - si l'on excepte le Colonel Jean de B. retiré quant à lui dans le Languedoc ...)

Mais je parlais de deux camarades ... le premier Almo O. adjudant-chef retraité donc - ancien du 2ème, sinon 1er REP - résidant désormais dans le Vaucluse, auquel je dois un certain nombre d'excellents moments, passés au sein de cette amicale, et dont une invitation à souper au bord de la Sorgue où il possède une très belle propriété, et point ... d'orgue ...

Nous avions évoqué ce soir là ...- sous les tilleuls - un moment suffisamment éloquent de son histoire qu'il avait été obligé d'en dire un peu plus ...

N'avait-il pas participé à un repas organisé à l'occasion de la sortie du film "Dien Bien Phu" de Pierre Schoendorfer où il s'était trouvé assis tout près du metteur en scène - une invitée les séparait - détail ! - jusqu'au moment où le cinéaste - tout récemment décoré de la Légion d'Honneur - s'était penché en avant - entendant parler de l'origine italienne de mon ami - pour lui dire : "Tiens vous avez la Légion d'Honneur" ... et qui s'était vu répondre du tac au tac - laissant bien sûr, sans voix son interlocuteur ! -

- "Oui, et la Croix de Fer aussi !"

Sans commentaire ... sinon que Almo O. me raconta ce soir là - ainsi qu'à mon épouse - comment il avait gagné cette décoration; alors qu'embarqué sur un U-Boat, et mitraillé en Méditerranée par un chasseur allié ... il s'était vu rester à la mitrailleuse de pont - tandis que le bateau s'enfonçait en immersion rapide -... et avait « descendu » l'agresseur ...

Doit-on faire état aussi, de cet épisode qui s'ensuivit, durant lequel, capturé par des partisans avec un de ses camarades ... il dut creuser sa tombe, et ne dut son salut qu'à la contre-attaque de son unité, qui le sauva in extremis; alors que son ami avait déjà reçu la balle dans la nuque le précipitant dans le trou.

Ou de cet autre, alors que spécialiste en explosif, et chargé de désamorcer une charge placée sur une barge vénitienne ancrée le long de la Giudecca ... il ne s'embarrassa pas de formalités ... et la lança par dessus bord ... où elle se trouve vraisemblablement toujours ... nous dit-il...

Comme le temps passe ... - a surtout passé ! - ... - sept ans depuis mon départ du Nord !

... Une « huitaine » ici, où nous étions au lendemain - ou la veille ...et pas la même chose j'en conviens - Effectivement la veille - de... Camerone ... où je lui ai téléphoné ... comme on téléphone à un vieil ami... auquel on a pas téléphoné depuis longtemps...

Almo était là au bout du fil ... qui a toujours l'esprit vif... mais m'a dit se sentir fatigué ... et ça m'a fait quelque chose bien sûr de l'entendre me répéter qu'il se sentait fatigué ... Pas forcément dans la nature d'un ancien de faire la déclaration sans raison...

Autant qu'il a ajouté, ne plus se déplacer pour fêter ce Camerone en question et fête de la Légion ... et ne verrait pas d'inconvénient à pouvoir dire ... « Salut à toute la compagnie » ..

(Je ne vous l'ai peut-être pas dit... mais Almo vient d'avoir la "rosette" - celle de "La rouge" évidemment... qui fait que je lui ai présenté mes félicitations... bien modestes)

Alors c'est un peu pour lui - pour lui, et quelques autres - un certain nombre d'autres qui nous ont quitté tout au long de ces quarante années qui viennent de s'écouler ... tels Jacques ... Hubert .. Eugène ... Michel ... Roland ... Marcel ... Edouard ... Gaston ... et tous les autres dont le nom ne me revient pas d'emblée à l'esprit.

... un peu pour eux et pour lui, par conséquent, que je continue cet espèce de soliloque ... en forme de bataille avec les mots ... ce petit mémorial du temps, et de souvenirs du temps...

(Je reviens à mes moutons ... C'est d'ailleurs ici.et aussi - et qui serait dans ma nature... profonde ... de me laisser aller à nouvelle digression - on appelle « ça » comme ça ... le fait de sortir du sujet, à tous instants -

Vous laisser aller en fait, quant à vous, à confondre « moutons» et « brebis » ... et j'en vois ici, donc, qui - quasi désespérés - découragés - vont finir par - fermer leur "bazar" ... ou passer à des choses moins « barbares » ... bizarres ...cul-cul-la-praline ...quelconque ...casse-pied, ou casse-tête - ou d'en dessous le niveau de la ceinture ! -... en marmonnant tous seuls : « Mais qu'est-ce qu'il raconte ce c.. ? » ...

Non je veux dire simplement... - comme me disait récemment le maire de ma commune - à propos de quelque chose d'à peu près semblable : « Qu'est-ce que ça doit être quand vous n'êtes pas simple ! » -

... Autrement dit : Je veux simplement « expliquer» .disais-je ... que si à peine levé ...

- le matin en l'occurrence, et tôt de préférence - à peine venu au monde, même - qui est « vraiment » s'en aller bien loin ... un peu loin

Mais au point où en sont justement les choses l ...

... si à peine levé vous faites la confusion entre moutons et brebis ...

... Comme dit l'autre : ... je crois que ... « vous seriez plutôt - nous sommes bien « potron minet que je sache ! » - vous seriez disais-je, dis-je, mal barré»...

(Oh!)

Les moutons sont les moutons ...(substantif qui se trouve assorti dans le grand dictionnaire de la langue française, de tout un tas de connotations diverses ... du genre « moutons de Panurge » par exemple ... ou « Vendu à l'ennemi», « Balance »; Ou encore « Bête qui suit bêtement », « Qui fait comme les autres » etc etc ...)

- Là aussi sur le fait des digressions, arrêtons-nous à nouveau; au moment où je viens d'écrire deux fois « etc » ...

Deux fois seulement - et non trois ! - ... surtout pour rester à ma place en fait... puisque depuis que j 'ai vu - il y a bien longtemps ! - « Le roi et moi » avec Yul Brynner et Deborah Kerr - Dans lequel film, Yul incarne un roi du Siam du temps - Mais où sont passés les Siams d'antan ... Mon Dieu ? - qui ponctue toutes ses phrases de trois « etc » ...

... et finit par en mourir ...

(Enfin si l'on veut... Car je ne pense pas que ce soit à cause de ces "etc" qu'il meure ...

Mais bon à nouveau, vous ferez là nouveau a part des choses... et il est temps d'en finir !)

... il est certain que le respect du personnage incarné, fidèle à la tradition, jusqu'à la mort -

Comme nous y allons ! -... - Et de quoi parlions-nous il y a quelques instants, sinon de tradition et respect ? - m'amène ...- même si depuis peu -, à me comporter naturellement, de façon beaucoup moins intransigeante et radicale, sinon plus modeste ... - car ... ... je ne suis pas le roi du Siam, qui est une chose... Mais par ailleurs... étonnez-vous que j'ai pu être à ce point intransigeant ...de me faire mettre à la porte un nombre incalculable de fois, revenu à la vie civile !...

Qui est la vérité, c 'est à dire la réalité-

... Quand ne viendrait donc s'en mêler la plus élémentaire prudence; au risque d'en décevoir certains ... car pourquoi, me laisserai-je aller désormais à dire - à la fin de chacune de mes phrases -, trois « été », alors que

- je me répète - je ne suis pas le roi du ... etc etc ...

Peut-être bien la raison pour laquelle malgré tout je continue à croire au pays ... où l'on finit « toujours»... par arriver... Et non, «Oui 'on arrive jamais » ...

... malgré tous les empêcheurs de ... marcher droit - sinon même de tourner en rond par conséquent.

La troisième voie en quelque sorte ...

De quoi redonner du courage à ceux qui baisseraient les bras, ou la garde ou auraient la tentation - prétention ? - de le faire...)

J'avais terminé mon récit la fois précédente ... en faisant allusion à « La Maréchale»...

Rappelez-vous ... nous étions à Régane ... le Général commandant la base, avait organisé un repas dansant du samedi soir, qui avait fait que je m'étais retrouvé entre la Générale... et la Maréchale ...

En fait ce surnom - m'avait confié la personne - c'est à dire « La Maréchale» - confié au cours du repas - ou d'une danse qui s'étaient ensuivie - lui avait été donné, pour avoir été précédemment, et durant quelques années, la secrétaire du Maréchal Juin...

Un peu à l'instar de Susan Travers - Légionnaire de 1ère classe quant à elle - qui fut la secrétaire - mais plus encore - du maréchal Kœnig ... pendant la guerre ...

Un peu plus, un peu moins ... Sur l'air certainement de : « Qui peut le plus, peut le moins»... Au point où en étaient les choses !

Régane - La base - comme je pus le réaliser par la suite, faisait l'objet d'une réglementation assez stricte, dans l'organisation régissant les rapports entre hommes et femmes... au point d'avoir entraîné déjà la séparation des sexes; je veux dire logements ... entre sexes différents de préférence ...

Je viens d'écrire : « Comme je pus le réaliser par la suite »... en fait comme je le réalisais immédiatement - illico ... et dans les minutes qui suivirent l'entrée en relation; je veux dire cet épisode où nous fîmes connaissance! - Où la charmante dame dans les bras de laquelle je me trouvais - et non « dans les miens, quant à elle», puisque vraisemblablement mon aînée de ... vingt ans ! - laquelle devait ressentir les effets du sevrage - au moins de contacts ... physiques ... - si vous me passez, non la description - qui seraitune chose - mais le commentaire ...- me fit la démonstration presque exubérante, de marques - ou manques ! - d'affections diverses ...

... en m'entraînant, telle une « tornade blanche » - en quête de vouloir balayer sans doute, quelques mois de continence ...et les 1 heure ...du matin - presque potron minet à nouveau dirons-nous - dans les jardins babyloniens - ou « esques » - de Régane; irrigués comme vous le savez maintenant, et nuitamment, de ces eaux phréatiques et bienfaisantes mentionnées ci avant.

... aux fins de visite détaillée des lieux

Lieux?

Je veux parler des jardins bien sûr - et je me répète - ... (Ainsi que des tennis ... ce qui ne gâtait rien, ou ne mangeait pas plus de pain, à cette heure là ... comme on voudra !)

Nous batifolâmes ... musardâmes ... jusqu'à cette heure tranquille où l'aube pointant vers l'est, la dame - comme la Cendrillon tardive qu'elle était, ôta ses chaussures - pour rentrer céans et silencieusement dans son bâtiment réservé - ... sans les perdre - soupir ! - et me fit ses adieux...

(Nos amis les anglais ont un très joli nom pour qualifier ce moment matinal au demeurant très court... ils appellent ça :

« The peep of the day » A tous les « peep of the day » de la terre donc.

Et à la « Maréchale »... ... avec tous mes respects.

(À suivre)

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