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Consacré à la rédaction de souvenirs Légion

LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS (21)

Publié le 24 Août 2013 par LAHUPPE

LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS (21)

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________________________«Quinzième bouton»

Lendemain de fête ... levés aux aurores,

Nous reprenons la direction du ... Nord ... enfin presque, puisque (autant vérifiant sur la carte), nous apprenons passer par Fort Flatters ... plein est.

Ce qui n'a pas été précisé c'est que la liaison hebdomadaire, supposée existante, est en train de subir elle aussi quelques perturbations (!); puisque a Fort Flatters - n'en déplaise à nos généraux de l'Intendance ! -, nous voici les retrouver, obligés qu'ils sont à nouveau de nous supporter ...

Mais là, c'est le commandant qui sera « officiellement » mis au courant des contingences auxquelles nous serons sensés - nous devrons - nous plier, pour pouvoir continuer notre voyage ...- enfin rentrer «chez nous» - en même temps que continuer à nous faire totalement oublier !

Ségrégation obligatoire se poursuivant donc ... nous réintégrons les places à l'avant de notre bon vieux Dakota DC3, que nous n'abandonnerons plus jusqu'au terme du périple; lequel va se poursuivre, encore une semaine, passant par Ouargla, Touggourt, Laghouat et Boufarik ...

Jouant à chaque escale, à cache-cache avec les « autorités » d'accueil, nous devenons de plus en plus furtifs; allant même, à Touggourt, où l'aérodrome se trouve situé à quelques kilomètres de la ville-bourgade, jusqu'à nous laisser surprendre par la rapidité de la visite officielle ...

(Alors qu'un personnel de l'aérodrome nous avait conduit au Cercle, nous verrons passer sous notre nez, installés sur nos tabourets.. le cortège regagnant le terrain d'aviation...)

Grâce à Dieu, mais surtout grâce à l'aubade donnée au pied de l'escalier menant à la cabine - les trois généraux sont au garde-à-vous, qui tournent le dos à l'avion, faisant face à la musique - nous contournerons le dispositif - véritablement, dans nos petits souliers - pour grimper les marches au vu et sus des officiels ..

Pas question de jeter un coup d'œil "à la dérobée" ; faire l'autruche nous est devenu habituel...

Me revient aussi cette soirée - Fut-ce à Ouargla ou Laghouat ? - Où nous rentrerons malgré tout d'une soirée « vécue dans les coulisses » - par la palmeraie; avec un tel clair de lune réverbérant sur le sable, que nous aurons le sentiment de marcher dans un paysage de neige ...

Dire surtout l'émotion alors ressentie, mais aussi la nostalgie.

Dernière image enfin : Ce moment où les pilotes, avec lesquels nous avions fini par sympathiser - et puis - mon humilité dut-elle en souffrir - ce prestige lié à l'uniforme qui est le mien - qui va finir par nous permettre d'accéder au poste de pilotage, sans que nous ayons d'ailleurs à le demander ...

Veut-on nous impressionner ?

L'arrivée à Boufarik-Blida demeure l'un de ces moments inoubliables par delà les années, où nous traverserons le Tell côtier, en un vol effectué suivant les méandres de la vallée qui traverse la montagne; empruntant à mi-hauteur, le défilé sud nord, et très tortueux qui mène au rivage, avec seulement une vingtaine de mètres en bouts de plans.

Il me reste le débouché sur la mer contemplé de derrière la verrière de la cabine; et cette lumière intense qui tout à coup nous submerge, après la demi-pénombre du relief que nous venons de quitter ... et qui nous accompagnera encore durant les quarante huit heures qui suivront, où hébergés par la BAP, en période de grandes manœuvres, nous pourrons participer pendant deux jours, aux vols et largages qui se succéderont sans interruption ...

Vu de l'intérieur des Nord-Atlas dont il s'agit encore à ce moment là, il suffirait de peu, que nous ne suivions ces matériels happés par le vide, toujours impressionnant - autant la lenteur de l'ouverture, sur l'arrière des aéronefs, lorsque la porte se lève, nous fascine -; dont jeep et remorque amarrés sur palette; canons ou obusiers; et puis, généralement les trois largueurs qui s'en vont « faisant la planche » pendant quelques instants dans la traînée, comme s'il ne se décidaient qu'à regret, à disparaître à nos regards; tandis que l'appareil allégé nous donne à chaque fois, l'impression de bondir dans l'espace.

Une espèce de frustration sinon honte à rester dans la carlingue, nous rend un tant soit peu mal à l'aise, tout aimables que nous sommes.

Mais je n'aurais pas le temps d'avoir longtemps d'états d'âme, où les choses se précipitent...

Voilà quand même plus d'un mois où nous « divaguons » sans savoir exactement l'emplacement de nos unités d'affectation.

Pour ce qui concerne le 5ème Régiment Étranger d'Infanterie, il est évident que les meilleures plaisanteries étant les plus courtes, la limite se trouve outrepassée .. .depuis déjà pas mal de temps

lorsque que le lieutenant qui commande la 2ème section de la lère compagnie, se trouve attendre impatiemment mon arrivée pour gagner sa nouvelle affectation - Je

crois bien, qu'il est partant pour intégrer l'École de Guerre - autant fils, est-il, du colonel commandant l'unité stationnée à Tiaret plus au nord ... laquelle unité se trouve dissoute; le père l'attendant lui aussi, pour rentrer en métropole.

(Devinez qui va être chargé dans les jours qui suivent, d'effectuer le déménagement du corps en cours de dissolution ... et récupérer le matériel au profit du "5" ?)

Est-ce ce déplacement d'environ 400 kilomètres qui s'en est ensuivit, je ne conserve aucun souvenir de mon arrivée, et prise de commandement officielle.

Sans doute pour avoir enchaîné les activités - dont le déménagement évoqué - qui ne me laissera pas le temps d'avoir beaucoup d'états d'âme, ni problèmes d'adaptation.

Me revient peut-être, le premier « emploi du temps » où je prendrais en main ma section au cours d'un tir effectué dés la première heure par conséquent.

(Suis-je en train de précipiter mon récit pour en arriver plus vite à la conclusion ou sont-ce les événements eux-mêmes qui me font avoir le sentiment d'accélérer le cours de mon histoire ?)

Le « pas » se trouve installé à environ cinq cents mètres du cantonnement, au pied d'une falaise - emplacement idéal si tant est, sachant le présence derrière les cibles, d'un éboulis de sable et roches.

Ce jour là, la quatrième section se trouve aussi concernée ... qui en soi n'aurait pas dû poser de problèmes, puisque son pas se trouve installé sur la même ligne, à quatre ou cinq cents mètres sur ma gauche - Et pourquoi, la présence de deux pas de tir, sinon pour effectuer deux tirs conjugués, lorsque l'occasion s'en présente ?

Je place mes hommes par équipe de quatre - s'agissant d'un tir au fusil à 200 mètres -, réparties entre deux ateliers attenants, tenus par mes chefs de groupe, pour y effectuer du maniements d'armes, et rappel des consignes de sécurité.

(De quelles armes disposons-nous ?

Je crois bien de MAS 49/56 semi automatique; qui me change quand même un peu des MAS 36 de l'École)

... et démarre la séance.

Nous ne sommes pas occupés de cinq minutes qu'une voix de stentor, marquant manifestement la colère, me fait bondir sur mes pieds :

- « Inimaginable, incroyable !

(redite au mode mineur de la réaction des généraux d'intendance)

... Qu'est-ce que c'est que cette inconscience qui m'a fait m'installer et tirer à quatre cents mètres d'une unité occupée à ... (tirer elle aussi !) au point qu'on entend siffler les balles au dessus des têtes ... »

Ma réaction est immédiate - j'ai reconnu le sergent-chef Polatzek faisant irruption, qui commande la quatrième section; tchèque d'origine ...

En fait ce n'est pas le grade qui me motive - comme je l'apprendrais par la suite après fait connaissance - le sergent-chef n'a pas mérité son commandement par hasard, honneur insigne à la Légion, sachant les vingt ans de carrière qui sont les siennes - mais cette irruption au moment de cette prise en main qui est la mienne ... vient de faire monter mon taux d'adrénaline de façon spectaculaire, et mon sang ne fait qu'un tour comme on dit, où me voici donc, moi aussi vociférant sur le même ton ou registre :

- «Ça suffît... foutez-moi le camps d'ici... si vous avez quelque chose à dire ... c'est dans mon bureau et pas ailleurs ... je vous vois à onze heures ... Dehors ! »

Le sergent avait-il jusqu'alors une autre habitude des « bleu-bites »? - je ne reverrais jamais plus de visage marquant à ce point la stupéfaction - le gradé figé dans son élan marque un temps d'arrêt... fait demi-tour ...

(Le tir fut-il arrêté ... je n 'en ai pas conservé le moindre souvenir ?)

Me reste, l'entretien - très bref - tenu à onze « heures tapant », dans ma chambre - bureau pour l'occasion - avec l'intéressé ... mis au repos (!) après pénétré au garde-à-vous.

Ferme fus-je, nonobstant amical, sinon compréhensif (!)...

- « Rendez-vous compte, Chef... Je prends en main ma section ... vous surgissez impromptu pour m'engueuler ... Mettez-vous à ma place ... Et puis regardez ... mon emploi du temps; si une remarque doit être faite ce n'est pas à moi qu'il faut vous en prendre ... Dites-moi aussi les raisons de cette présence d'un double pas de tir.. ?»

L'homme est manifestement interloqué; convaincu j'espère... embarrassé surtout, et dont il me semble plus judicieux de calmer l'inquiétude en lui disant malgré tout, ma compréhension devant son émoi; auquel je serre la main en lui disant avoir oublié l'incident.

Nous deviendrons de très bons collègues, autant que la troisième section se trouve, elle aussi, confiée à un sous-officier - véritable colosse et président de la popote des sous-officiers concernés - L'adjudant-chef Tomarelli, italien d'origine, excellent soldat (si tant est qu'il me soit permis de porter une pareille appréciation bien sûr).

La preuve en sera - commentaire du capitaine Savatier, commandant la compagnie en « Bon père de famille » - d'être par la suite accueilli sans réticence - et estime je pense - à la dite popote ...

Nul autre incident interne ne marquera mon séjour; sinon par delà le temps, me voir rester très fier de ces marques d'estime réciproques ...

La routine est-elle en train de s'installer ?

Nous sommes fin novembre 1962, début décembre ... lorsque arrive donc ce message du PC demandant l'envoi d'une section - de préférence celle du lieutenant ( dont j'ai oublié le nom !) et dont j'ai pris la succession - à Tiaret.

Une douzaine de GMC sont mis à ma disposition - j'écris douzaine, d'hésiter encore aujourd'hui, entre la dizaine qui me paraît peu, et la quinzaine qui me paraît beaucoup - vous allez voir que cette perplexité - au demeurant intacte ! -, se trouve avec le recul, toujours motivée malgré tout, par le souvenir mitigé que je conserve du déplacement.

« Grand-chef-Légion » - « Hugh! » ...comme disait le colonel Pflrrmann en levant la main ... et qui m'avait marqué ! - s'en va donc un beau matin à la tête de ses troupes et camions, sur la route du Nord ...

- «Jusque là tout va bien ... » .. nous dit le bonhomme qui tombe du sixième étage en passant devant la fenêtre du troisième ! -

... Car à moins d'être affligé d'un très fort strabisme divergent ... et ne disposant pour Aïn Sefra, que de cette seule voie d'accès remontant vers le Nord, et la Civilisation, à savoir la route Aïn-Sefra-Méchéria ... - la bifurcation pour Tiaret se situant bien au-delà, et quasi sorti du reg - ... il faudrait être le plus néophyte des légionnaires que de s'y perdre ...

Ce que par contre, j'ignore totalement, c'est le côté volontiers truqueur - appelons ça comme ça ! - combinard ... ou démerdeur ou « ard » - du légionnaire lorsque l'occasion s'en présente...

... Ne suis-je pas encore dans cette période de prise de contact - et sondage - de leur part ... leur faisant sans doute se poser la question du :

- Jusqu'où pouvons-nous aller ?

J'ai beau avoir comme adjoint, un vieux ...

- pas tant que ça ... très belle figure ... allure ou dégaine comme on dit... ressemblant en plus convainquant bien sûr ... Légion et tradition obligeant - à cet acteur de ma jeunesse et génération, immortalisé par ce film qui le fit connaître, «Le voleur de Bagdad » - nous sommes en plein exotisme - je veux parler de Errol Flynn ! - petite moustache à l'avenant, et képi à visière - savamment retroussée -, sur la tête ... - L'homme fait des ravages auprès des dames, dans tous les bars ou mess, dans lesquels il sait ménager ses entrées ...N'ai jamais revu non plus - et depuis -, de saluts plus spectaculaires - réglementaires - que les siens ... Autant la main venait claquer sur le pantalon, et l'homme se tenir cambré, légèrement dégingandé - imperceptiblement moqueur...- retirant son képi d'un geste large, qu'il portait dans le creux du bras gauche, pour s'en débarrasser le plus tard possible ...

... un vieux briscard ... - mais « vieux briscard » n'est pas lui rendre véritablement hommage ni justice - et je ménage mes effets si tant est ... - ancien de la Wermacht 1), par conséquent; discipliné ... courtois ... serviable, efficace, zélé même...

Son seul péché ... - autant ses quinze ou vingt ans de Légion - et son problème éventuel par la même occasion - mais bien le sien malgré tout - il eut pu faire depuis longtemps un très bon officier ! -... c'était de s'avérer expert en jeeps ...

Mais jeeps... cassées ...

Egon S.... montait en grade ... cassait une jeep ... et redescendait. |

« On » m'a prévenu sur « le phénomène Egon St. » - mis en garde - pas de jeep confiée et tout ira bien ...

Tout va pour le mieux ... Egon me suit dans le deuxième GMC .. qui n'a fait aucun commentaire ...

Nous arrivons à Tiaret... en fin d'après midi - partis du matin - ... et resterons attendre l'arrivée des derniers GMC jusque tard dans la soirée ...

Pas beaucoup d'étapes sur le parcours, plutôt désertique et désolé ...

Allez savoir cependant, où pouvait se « dégoter » des bars - même de fortune - sur le trajet effectué

Je me promets « in petto », de me mettre à l'arrière du dispositif au retour ... tant le risque de voir les premiers partants, dépasser le point de destination m'apparaît totalement improbable bien sûr ...

... et pas question de rentrer au PC avec le décalage de l'aller... Mais nous anticipons un peu vite.

Tiaret, était une ville d'allure véritablement coloniale - qui sait, même plus raffinée que les métropoles comme Oran ou Philippeville, visitées antérieurement - si l'on excepte Alger bien sûr - bâtie sur un escarpement rocheux; ce qui lui donnait beaucoup de pittoresque - Le cantonnement du régiment dissous se trouvait sur le plateau dominant le site ...

Me reste le souvenir d'avoir pris une consommation dans le Grand Hôtel ... véritablement impressionnant... nanti d'une rotonde centrale à verrière; superbement décorée de plantes, dont palmiers ... très bien pourvue par ailleurs, en fauteuils de cuir et dessertes diverses.

Le service était impeccable ...

Mais nous ne sommes pas là - mon adjoint m'accompagnant, et moi - pour la bagatelle ... je me présente au colonel, qui use sans complexe - scrupules surtout - de familiarités, autant qu'il n'ignore pas avoir devant lui celui qui vient de reprendre la section de son fils ... et me donne carte blanche pour « vider les lieux » - entendons, pour faire le nettoyage si tant est, de tout ce qui est récupérable et transportable - hormis armements et munitions -

Toujours Confiant - Ne m'a-t'on pas répété, que j'ai à mes côtés un excellent sous-qfficier, qui me soulagera de tous problèmes « d'intendance » - ... Je répercute le propos du colonel, en donnant carte blanche à mes hommes par conséquent...

Et la journée se passe, où je ne sens pas autrement, ma présence indispensable; tant ces légionnaires qui sont dorénavant les miens (!), me paraissent tout à fait à leur affaire; au demeurant vrais pirates .. .comme je vais pouvoir - et vite - m'en apercevoir...

Invité au dernier repas de corps, qui a lieu ce jour là, je me retrouve en compagnie des officiers - dont personnels féminin ! - et quelques officiels - dont l'ancien sous-préfet de Collo fréquenté deux ans plus tôt, par l'étudiant que j'étais alors; mais désormais seul et devenu consul (?).

Assistance nombreuse, et bonne ambiance accompagnant - malgré le protocole

-; je suis assis à la droite du colonel.

La soirée se passe sans incident, jusqu'au moment où nous tombons en panne d'éclairage ...

Un homme du rang vient chuchoter quelques mots à l'oreille du chef de corps, lequel se tourne vers moi pour me dire, que carte blanche ... carte blanche ... sans doute, n'excluait pas qu'on attende quand même la fin du repas pour embarquer le groupe électrogène ...

Déconfis suis-je à tel point, que le colonel ne peut s'empêcher de rire.

Nous terminerons les agapes à la bougie ...

Lendemain, lever matinal ... ma jeep et sa remorque bâchée attend avec son chauffeur, devant ma chambre ...

Surgit un gradé au moment de prendre la route qui m'informe que le colonel - toujours lui - est à la recherche de sous-verres, ou lithos, auxquelles il tenait, et qui agrémentaient - non son ordinaire - mais son bureau...

Les camions « brêlés » eux aussi - entendons toile descendue sur leur arrière - attendent le départ ... je fais mettre pied à terre; informe mon adjoint du « détail » malencontreux; une visite rapide, et néanmoins suffisamment détaillée, nous convainc que nul tableaux ne fait partie du voyage ... - même si j'ai eu la chance pour ma part, de récupérer deux sabres abandonnés sur une décharge - l'un de spahis, l'autre mauresque à fourreau damasquiné 2) - ... lesquels ont été précieusement mis de côté ... « dans ma remorque » me dit Egon.

... Nonobstant donc, point de gravures ... Nous démarrons ... « Eux » devant, et moi derrière, comme dans la chanson ...

Roulons ... tranquille ... Au point que l'allure me paraît bien un peu « faiblarde » au début, mais j'apprécie voir respectées les consignes de sécurité, dont celles concernant l'espacement des véhicules ...

Parvenant à nouveau au but - c'est à dire au PC régimentaire - dans la soirée ... je fais mon rapport :

- «Douze camions au départ ... douze ramenés; matériel au complet... »

Congratulations ... détour par le mess ... je reprends tardif, la route de la compagnie installée - retranchée ! - dans la gare de Tiout-oasis ... où m'attends un message signalant la présence, non pas de douze camions remplis, mais dix effectifs.

Devinez à nouveau les raisons de « l'erreur », où regagnant ma chambre, je découvre au milieu d'un mobilier insolite ... « mes » lithos bien en place - alternant d'appliques murales (assez coquettes il faut bien le dire), ainsi que tentures et fauteuil...

A quoi bon se priver en somme ... et devinez encore, qui ne pipa absolument aucun mot de l'affaire par la suite ...

Et si vous vous posiez quand même la question de savoir comment avaient bien pu voyager les lithos concernées ...

Comme chacun sait - mais vous l'avez sans doute deviné - jamais d'aussi bonne cachette que celles figurant en évidence sous vos yeux; et ma remorque était bien effectivement le dernier endroit où j'aurais pu aller mettre mon nez, tout long fut-il...

NOTES

1) De même que deux de mes trois chefs de groupe ... avec 60% des effectifs; à savoir une vingtaine de mes hommes ... Comptant par ailleurs un italien - que je devrais bien finir par qualifier de « tire-au-flanc » - ... encore que s'agissant de légionnaire ! - ... tout sympathique qu'il était, et qui en profitait bien sûr. Lequel finira par trouver la bonne place ou planque - sautant sur l'occasion ! - qui fit qu'on recruta par la suite un « clairon » - pour le lever des couleurs entre autre - et qui m'enleva incontestablement une épine du pied. On l'entendait dans le journée s'exercer face à un mur ... par .. intermittence évidemment... et donnant le change ...

Mentionnons aussi la présence d'un français, qui lui, me laissera - aujourd'hui encore - sur un doute ... autant ne parvenant pas à sauter 20 centimètres en profondeur..

Faut-il le dire, j'usais un jour, de ce « doux » et honteux subterfuge - avec le recul - , au cours d'une séance d'instruction à la « grenade », de me placer en bordure et haut de la falaise mentionnée ci-avant, avec une « of » dans les mains - autrement dit « grenade offensive ».

Rappelez-vous la présence du sable amoncelé au pied -je suis au milieu d'une dizaine de mes hommes regroupés, attentifs - dont le français

Ignorants tous tant qu'ils sont, la nature de l'engin manié en leur présence - d' « of » ou « def » en l'occurrence, et qu'ils savaient au moins exister - Hommes, auxquels j'explique la différence par conséquent -... Que croyez-vous qu'il arriva, où dégoupillant l'engin et le laissant tomber à mes pieds ... je verrais illico - Quelle vélocité ! - dépassés ce jour là sans problème, chez le pusillanime, les 20 centimètres dont il était question, qui plus est dans les grandes profondeurs ... mais sans pour autant le libérer de sa hantise ...

Ne jouait-il pas la comédie ?

2) Qui me seront « subtilisés » lors du voyage de retour effectué par avion ...

(À suivre)

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